Madame, Monsieur, chers Amis,

 

Vous êtes adhérents de notre association ou vous l’avez été dans un passé plus ou moins lointain, vous avez adopté un ou plusieurs enfants, vous êtes encore en démarche d’adoption, vous êtes un jeune ou un adulte adopté, dans tous les cas, vous êtes concernés par ce courrier.

En effet, depuis quelques temps, l’adoption internationale est largement mise à mal et le nombre d’enfants accueillis en France venant de l’étranger, baisse drastiquement. Mais, plus graves sont les derniers projets gouvernementaux concernant l’adoption internationale qui laissent entrevoir sa disparition à court terme : l’Agence Française de l’Adoption - AFA - va être étouffée ou supprimée, les Organismes Autorisés pour l’Adoption - OAA à la peine ne sont ni soutenus, ni renouvelés, la Mission pour l’Adoption Internationale - MAI ne ramène plus d’informations positives des différentes missions dans les pays où elle est impliquée, n’ouvre pas de collaborations avec de nouveaux pays et réduit même l’accès aux pays d’origine.

Notre association, adhérente au Mouvement pour l’Adoption Sans Frontières – MASF*, se mobilise pour agir contre cette fin annoncée.

Se résigner et accepter sans réagir cet évènement sans précédent serait une grave erreur à plusieurs égards :

• D’abord pour les enfants privés durablement de famille ailleurs dans le monde qui seraient condamnés à vivre en institution alors que nous savons qu’ils sont encore nombreux à attendre une famille, meilleure solution entre toutes pour favoriser leur épanouissement.

• Pour toutes les familles en attente, prêtes à accueillir un enfant d’où qu’il vienne. Pouvons-nous rester silencieux alors que c’est grâce à cette formidable aventure et rencontre qu’est l’adoption que des milliers de familles se sont constituées ?

• Parce qu’enfin rester sans réaction devant ce retour en arrière serait mettre à mal l’image sociale de nos familles. Ce repli sur soi nous parait bien inquiétant puisque seule l’adoption nationale continuerait d’exister sans garantie d’ailleurs que ce soit une adoption plénière.

• Parce que, quand l’adoption internationale a commencé à émerger significativement autour de la seconde guerre mondiale, elle s’est imposée face à toutes les réticences à s’ouvrir au monde. Quel impact aura dès lors sa disparition sur l’image qu’ont d’eux-mêmes nos enfants qui le sont devenus grâce à son existence ? Et comment seront-ils perçus par une société qui aura mis fin à la procédure à l’origine de leur filiation ?

Nous souhaitons vous faire connaître ces menaces et nous y opposer, bien évidemment.

C’est pourquoi nous vous invitons et vous incitons avec force à vous joindre aux actions que le MASF vous proposera dans les prochaines semaines.

Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de chances d’être entendus. Ce n’est pas forcément dans les habitudes de nos associations d’appeler à se manifester de la sorte, pourtant cela nous semble totalement nécessaire compte tenu de la gravité de la situation.

Il en va de l’avenir des enfants et des parents qui attendent de se rencontrer,

et du regard posé sur nos familles par la société.

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* Le MASF regroupe des associations de familles et des adhérents individuels, parents ou adoptés, ayant  adopté ou ayant été adoptés à Madagascar, en Colombie, au Guatemala, au Honduras, en Haïti, en Russie, au Kazakhstan, en Bulgarie, en Thaïlande, au Népal, au Chili, au Mali ou au Vietnam.

Il représente officiellement toutes ces familles auprès des autorités françaises de l'adoption.